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L'instant ciné
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17 mai 2014

ROBOCOP de José Padilha

robocopRoboCrotte

Question : à quoi cela sert-il de faire le remake d'un film quand on a décidé de ne garder absolument rien de l'œuvre originale ?
Réponse : à rien, sinon pour l'argent évidemment.
Développement : en se foutant de la gueule du monde.
Résultat : échec au Box Office. Comme quoi, parfois, il y a une justice en ce bas monde.
Car oui, il n'y a rien de "RoboCop" dans le film de José Padilha sinon le nom. À ce titre, si le film s'était appelé "RoboNinjaCop" (faut voir ce que fait ce RoboCop édition 2014...) ou une connerie du genre, on aurait pu être beaucoup plus cool envers le film. Il est nul, il n'a aucun intérêt, mais on s'en fout. Aussitôt vu, aussitôt oublié. Sauf qu'ici, il se veut être le remake d'un chef-d'œuvre culte qui a conservé toute sa superbe, et dont le propos continue de faire sens aujourd'hui. Tu m'étonnes qu'on lui tombe dessus !

En fait, tout le film pourrait être résumé par une réplique prouvant qu'ils n'ont rien compris de ce qu'était "RoboCop", et pointe directement du doigt leur cible principale : "He transforms. Kids love it."
Forcément, quand tu vises Michael Bay et ses conneries de "Transformers" alors que tu touches au travail de Paul Verhoeven, ça la fout mal. Car voir un robot sortir d'une bagnole de flic et buter un mec, c'est autre chose que de voir un robot sur sa super-moto top tendance et faire le guignol, des bonds de géants ou autres gesticulations Iron Manesque. Tout est fait et pensé pour les kids, mais à en croire le Box Office, ils n'en avaient rien à foutre. Et c'est tant mieux.

Bref, pour bien démarrer ce film inutile, on se tape une demi-heure d'explications sans le moindre intérêt, et tout ça pour crédibiliser l'environnement, alors qu'il suffisait de deux scènes à Verhoeven pour y parvenir : Murphy se fait buter, il se réveille, il est RoboCop. Point. Et nous, on y croit. On appelle ça la suspension d'incrédulité. Chose qui, visiblement, n'est plus possible de nos jours tant on a besoin de tout nous expliquer en détail à travers des origin stories de plus en plus pensées pour un public crétin. Vivement "Joséphine Ange Gardien, les origines" !
Tout cela est à double tranchant : à force d'explications, le spectateur est en mesure de se poser des questions, et de douter de la crédibilité de ce qui lui est présenté. Lorsque les faits sont posés et imposés, il est par conséquent impossible de douter de la chose (et la suspension d'incrédulité de te faire passer outre ce qui pourrait éventuellement cloquer). Mais à la limite, tout cela n'a aucun intérêt : on est venu voir un film qui s'appelle "RoboCop". On est donc là pour voir un robot policier. Point. Alors pourquoi faire autant d'efforts pour faire accepter au spectateur ce qu'il va voir puisque, de toute façon, c'est ce qu'il est venu voir ? Bref, ça n'a aucun sens. Mais si seulement c'était tout...

Zappons la mort de Murphy – ultra violente et traumatisante chez l'un, à la limite du hors-champ chez l'autre –, et concentrons-nous plutôt sur la suite. Car enfin, nous y sommes : c'est RoboCop qui commence. Sauf que non. Encore une fois, on oublie un élément essentiel de "RoboCop" : l'humain qui se réveillait dans la machine (la scène finale du film – l'original – étant parfaite et concluait le film à merveille, là où le film de Padilha ne fait qu'amorcer une éventuelle suite). Ici, c'est la fête du slip : Murphy sait qui il est, et il en va de même pour tout le monde (c'est d'ailleurs même sa femme qui accepte qu'il devienne RoboCop !). À la limite, pendant un quart d'heure, on va jouer le coup du robot qui est un robot, mais c'est à peine esquissé, alors à quoi bon perdre mon temps pour en parler ?

C'est sûr, on fait un ou deux clins d'œil à l'original (le "I'd buy that for a dollar" devenant une négation, ce qui veut tout dire !), mais ça ne suffit pas à en faire un "RoboCop". En fait, comme "Total Recall" avant lui, ça ne prouve qu'une seule chose: les instigateurs de ces remakes n'ont jamais compris le cinéma de Verhoeven, n'y voyant probablement que des produits crétins franchisables. Et au final, le film n'a de RoboCop que le nom. Et un thème grandiose signé Basil Poledouris à peine utilisé – mais pour le coup, on va les en remercier, parce que ç'aurait été dommage de le gâcher pour si peu.
"I wouldn't buy that for a dollar?" En effet. Ça ne vaut absolument rien.

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Commentaires
A
Lui j'ai pas eu le courage de le voir. J'aime trop le premier RoboCop et j'ai pas envie d'être déçue comme pour le remake de Total Recall (qui se laisse regarder, oui, mais sans les neurones).
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